Les similitudes entre cet animal aux multiples reflets, le colibri et mon amie Tania, femme passionnée au grand sourire, m’ont paru bien appropriées. En effet, Tania est cette femme colorée qui a parcouru le monde afin d’en apprendre davantage sur les autres cultures, leurs langues et leurs pays. En ce qui nous concerne, notre histoire a débuté lors de nos études à l’Université Sherbrooke dans le début des années du troisième millénaire. Elle étudiait en chant classique et moi en arts visuels. Depuis, je lui réserve une place dans mon cœur jusqu’à notre prochaine rencontre!
Le Colibri et Tania
Texte original du colibri de Tania Siglinde:
Ci-dessous la traduction en français du texte de Tania Siglinde :
Colibri
« J’étais encore dans le ventre de ma mère lorsqu’elle a assisté au tout premier Salon international du livre jeunesse qui se tenait à Mexico. Le surnom de ces salons était « Colibrí ». De mes 0 à mes 18 ans, j’ai pris part à chacune de ses éditions, mille aventures s’y sont succédées et ma passion pour la littérature –qui date elle aussi de ma vie intra-utérine– s’est réaffirmée au gré des thématiques proposées au sein de ce salon que, enfant, j’appelais parfois erronément « Brocoli ».
Mille fois le vol du colibri est apparu « fortuitement » sur mon chemin, dans chacun des continents où j’ai habité, jusqu’à ce que les rencontres deviennent des messages significatifs à compter de mon retour au Mexique en décembre 2012 –sous le présage d’une supposée fin du monde. J’aidais alors une famille assez habituée aux phénomènes surnaturels, dans une ville de la côte Pacifique. Mon lit se trouvait dans une cabane sans murs qui donnait sur le jardin –qu’on pourrait plutôt voir comme un paradis de jungle luxuriante, généreuse et exubérante. Un matin, j’ai entendu, encore tout endormie, un fort bourdonnement qui m’a surpris. Est-ce une machine? Qu’est-ce? J’ai passé quelques minutes toute déconcertée jusqu’à ce qu’il émerge de derrière une énorme fleur : le colibri. Suspendu, pas sur la branche : dans l’air. Pas dans l’air : dans… l’instant –comme dirait Octavio Paz. Son buzz m’a parlé. Nous avons échangé des regards et, depuis, à chaque matin il venait plus tôt ou plus tard me saluer.
À plusieurs reprises, dans des moments clés, un colibri surgit et s’approche de moi, ses sons m’entourent. Celui de ses ailes battantes, celui de son « prr », une voix qui fait plus penser à une vibration que à un trille.
À l’été 2013, je voyage au Canada, mon autre chez-moi. Devant moi, un mur de verre interrompt le vol d’un de ces petits bijoux. Le verre interrompt son vol, et c’est pour toujours… son dernier battement de coeur, son dernier souffle est contenu par la paume de ma main gauche. Alors que je l’admire, le coeur brisé, et que je pleure tendrement, un ami signale que ce sont des oiseaux migrateurs, qu’à chaque automne ils rentrent… au Mexique! Et à chaque printemps, ils reprennent la route du Canada. Tiens, il s’avère que nous partageons également une route migratoire, les colibris et moi…
En décembre 2019, je m’entraîne à Oaxaca dans un studio qui n’a pas de murs, lui non plus. Et soudain, un colibri, lui aussi sonné après avoir heurté un miroir, vient se poser aussi sur ma main gauche. Celui-ci est tout vivant, son corps bat et respire, il est juste étourdi. Nous avons passé là une brève éternité à échanger nos regards et nos énergies.
Enfin, récemment, nous avons commencé à interpréter une composition musicale pour guitare et voix du compositeur cubain Virulo, nommée El colibrí. Son histoire est mon histoire, voire mon hymne : un colibri qui migre de son jardin et s’installe dans une ville, pour se trouver en sécurité mais dans un environnement gris. Un jour, il entre dans une librarie et découvre la littérature, qui lui prodigue des couleurs, des paysages et des fleurs à volonté. Et il apprend à lire, sans s’apercevoir qu’à son passage, involontairement, il finit par polliniser les textes: il saupoudre la géographie avec de la trigonométrie et puis il gorge la philosophie de brins de poésie… et ainsi, le monde accède au grand bonheur total. Et tout cela… grâce à un colibri. »
Tania Siglinde
« J’étais encore dans le ventre de ma mère lorsqu’elle a assisté au tout premier Salon international du livre jeunesse qui se tenait à Mexico. Le surnom de ces salons était « Colibrí ». De mes 0 à mes 18 ans, j’ai pris part à chacune de ses éditions, mille aventures s’y sont succédées et ma passion pour la littérature –qui date elle aussi de ma vie intra-utérine– s’est réaffirmée au gré des thématiques proposées au sein de ce salon que, enfant, j’appelais parfois erronément « Brocoli ».
Mille fois le vol du colibri est apparu « fortuitement » sur mon chemin, dans chacun des continents où j’ai habité, jusqu’à ce que les rencontres deviennent des messages significatifs à compter de mon retour au Mexique en décembre 2012 –sous le présage d’une supposée fin du monde. J’aidais alors une famille assez habituée aux phénomènes surnaturels, dans une ville de la côte Pacifique. Mon lit se trouvait dans une cabane sans murs qui donnait sur le jardin –qu’on pourrait plutôt voir comme un paradis de jungle luxuriante, généreuse et exubérante. Un matin, j’ai entendu, encore tout endormie, un fort bourdonnement qui m’a surpris. Est-ce une machine? Qu’est-ce? J’ai passé quelques minutes toute déconcertée jusqu’à ce qu’il émerge de derrière une énorme fleur : le colibri. Suspendu, pas sur la branche : dans l’air. Pas dans l’air : dans… l’instant –comme dirait Octavio Paz. Son buzz m’a parlé. Nous avons échangé des regards et, depuis, à chaque matin il venait plus tôt ou plus tard me saluer.
À plusieurs reprises, dans des moments clés, un colibri surgit et s’approche de moi, ses sons m’entourent. Celui de ses ailes battantes, celui de son « prr », une voix qui fait plus penser à une vibration que à un trille.
À l’été 2013, je voyage au Canada, mon autre chez-moi. Devant moi, un mur de verre interrompt le vol d’un de ces petits bijoux. Le verre interrompt son vol, et c’est pour toujours… son dernier battement de coeur, son dernier souffle est contenu par la paume de ma main gauche. Alors que je l’admire, le coeur brisé, et que je pleure tendrement, un ami signale que ce sont des oiseaux migrateurs, qu’à chaque automne ils rentrent… au Mexique! Et à chaque printemps, ils reprennent la route du Canada. Tiens, il s’avère que nous partageons également une route migratoire, les colibris et moi…
En décembre 2019, je m’entraîne à Oaxaca dans un studio qui n’a pas de murs, lui non plus. Et soudain, un colibri, lui aussi sonné après avoir heurté un miroir, vient se poser aussi sur ma main gauche. Celui-ci est tout vivant, son corps bat et respire, il est juste étourdi. Nous avons passé là une brève éternité à échanger nos regards et nos énergies.
Enfin, récemment, nous avons commencé à interpréter une composition musicale pour guitare et voix du compositeur cubain Virulo, nommée El colibrí. Son histoire est mon histoire, voire mon hymne : un colibri qui migre de son jardin et s’installe dans une ville, pour se trouver en sécurité mais dans un environnement gris. Un jour, il entre dans une librarie et découvre la littérature, qui lui prodigue des couleurs, des paysages et des fleurs à volonté. Et il apprend à lire, sans s’apercevoir qu’à son passage, involontairement, il finit par polliniser les textes: il saupoudre la géographie avec de la trigonométrie et puis il gorge la philosophie de brins de poésie… et ainsi, le monde accède au grand bonheur total. Et tout cela… grâce à un colibri. »
Tania Siglinde
Inspiration
Les mots intégrés au tableau
- zumbido – bourdonnement
- flor – fleur
- el colibrí – colibri
- en el instante… – dans… l’instant
- zumbido – bourdonnement
- flor – fleur
- el colibrí – colibri
- en el instante… – dans… l’instant
Références
Andres Novales
Les prises d’Andres Novales, jeune photographe de talent, ne me laissent jamais indifférente. Considérons que parcourir la jungle, armé d’un appareil photo, fait partie du quotidien de ce jeune homme téméraire. En ce qui concerne l’œuvre en question, j’ai eu le coup de foudre pour celle-ci qui me semblait cadrer parfaitement pour le projet. J’en profite pour vous inviter à suivre son compte Instagram andresnovales_wildlife!
Macrophotographie
Pour l’atmosphère de l’œuvre, j’ai pigé dans ma précieuse banque de photo macro captée chez Hugues Soucy. Les teintes de l’arrière-plan aussi ont été modifiées dans les nuances violacées pour contraster avec les verts du sujet.
Tania Iridescente
Thème du Mexique
Dimensions: 12 x 24 po
Médiums: Huile sur toile
Inspiré d’une photo d’Andres Novales
Inspiré du texte de Tania Siglinde
Tous droits réservés
Disponible à la Galerie Guylaine Fournier